Itinéraire sur les traces de la Réforme à Genève
Découvrez, en Vieille-Ville de Genève, de nombreux lieux liés au protestantisme.
La cathédrale Saint-Pierre
La cathédrale Saint-Pierre, de dimensions plutôt modestes, est devenue le symbole du rayonnement de la Rome protestante. En juin 1535, la messe étant abolie à Genève, la cathédrale est affectée au culte protestant et renommée temple de Saint-Pierre. À l’intérieur, la majorité des images sacrées et les riches décors du Moyen Âge n’ont pas résisté à la vague iconoclaste de la Réforme, laissant les murs de molasse nus, blanchis à la chaux. L’extrême dépouillement du lieu correspond à l’esprit calviniste tourné vers l’écoute de la parole et non vers l’image. Seuls les 300 chapiteaux de style roman et gothique (plus vaste ensemble de Suisse), les vitraux et l’un des volets du retable de Konrad Witz ont subsisté. Sur le flanc sud, la chapelle des Macchabées a été transformée à la Réforme en dépôt de sel, puis en auditoire de l’Académie réformée.
Le site archéologique de la cathédrale Saint-Pierre est l’un des plus vastes d’Europe et jouit d’une renommée internationale.
La terrasse Agrippa-d’Aubigné
À l’arrière de la cathédrale se trouve la terrasse Agrippa-d’Aubigné articulée sur 2 niveaux. À la Réforme, la résidence des prince-évêques de Genève qui l’occupait a été affectée à l’enfermement (jusqu’en 1940 !). Le lieu rend hommage à l’écrivain français et homme de guerre protestant Théodore Agrippa d’Aubigné, qui a passé les dix dernières années de sa vie à Genève. Il occupera jusqu’à sa mort sa place réservée au premier rang dans la cathédrale Saint-Pierre, avant d’être inhumé, en 1630, dans le cloître.
Le Musée international de la Réforme
Le Musée international de la Réforme expose les traces vivantes de l’Histoire de Genève et de la Réforme. Il s’appuie sur de nombreux documents d’archives et une riche iconographie pour livrer une chronique détaillée de l’aventure de la Réforme, de ses origines à nos jours.
La place du Bourg-de-four
À la place du Bourg-de-Four, une grande partie des surélévations des bâtiments qui bordent la place est la conséquence de l’afflux de réfugiés protestants venus de toute l’Europe. La ville étant à l’étroit entre ses murailles, l’idée naît d’ajouter des étages aux immeubles.
La Maison Tavel
Exemple remarquable d’architecture médiévale civile en Suisse, la Maison Tavel est également la plus ancienne demeure privée genevoise. Elle est un musée historique depuis 1986 et offre sur six niveaux la possibilité de découvrir l’évolution urbaine de la cité ainsi que différents aspects de la vie passée de ses habitants. Au niveau architectural, des modifications majeures sont intervenues au XVIIe siècle, sous la houlette des nouveaux propriétaires, les Calandrini, de riches réfugiés protestants italiens. Un hôtel particulier est construit côté Grand-Rue. Pour intégrer la maison des Tavel, qu’ils souhaitent conserver, à leur nouveau palais, un escalier est construit dans la cour entre les deux bâtiments.
L’Ancien Arsenal
L’Ancien Arsenal abrite désormais le siège des Archives d’État. Les mosaïques recouvrant le mur intérieur du couvert datent de 1949 et sont l’œuvre d’Alexandre Cingria. Elles figurent l’arrivée de Jules César à Genève en 58 av. J.-C., les Foires de Genève au Moyen Âge et l’arrivée des réfugiés protestants après la Réforme.
Le Musée Tatiana Zoubov
Un monument commémoratif à Jean Calvin a été installé au XIXe siècle dans le jardin suspendu de l’hôtel Sellon qui abrite désormais le musée Tatiana Zoubov.
La Tour du Molard
Reconstruite sous sa forme actuelle en 1591, la Tour du Molard fut ornée de frises peintes et d’armoiries des principaux acteurs de la Réforme. Plusieurs écussons symbolisent la Réforme : gerbe d’or sur fond d’azur (Antoine Froment) ; étoile blanche à huit rayons (Adhémar Fabri) ; lion rouge sur champ d’argent (Guillaume Farel) ; blanc sur blanc, une main qui tient un cœur (Jean Calvin) ; clef d’or verticale sur fond rouge surmontée d’une bande bleue à trois étoiles d’or (Théodore de Bèze). Un bas-relief à la gloire de « Genève, cité de refuge » a été apposé en 1921. Il représente une femme portant secours à un malheureux. Certains croient reconnaître Lénine dans les traits du
« malheureux » …
La Fontaine de l’Escalade
La Fontaine de l’Escalade a été érigée en 1857 au bas de la rue de la Cité. Ses bas-reliefs représentent notamment une scène de combats entre Savoyards et habitants ainsi qu’une scène de prédication du pasteur et théologien Théodore de Bèze.
Le Monument international de la Réformation
Le Monument international de la Réformation (dit « Mur des réformateurs ») a été construit dès 1909, pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean Calvin et le 350e anniversaire de la fondation de l’Académie de Genève, devenue l’Université de Genève. Le monument a été inauguré en 1917. Il est composé d’un rempart de pierre gravé et orné de bas-reliefs, devant lequel sont dressées les statues des hommes d’État, pionniers ou protecteurs de la Réforme. L’ensemble, protégé par une pièce d’eau rappelant le fossé des anciennes fortifications, s’étend sur une centaine de mètres. Le groupe central représente les quatre grands prédicateurs – Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze et John Knox – vêtus de la « robe de Genève » et tenant la petite Bible du peuple à la main. L’œuvre et l’influence du calvinisme dans divers pays sont rappelés des deux côtés du groupe central : l’amiral de Coligny pour la France, Guillaume le Taciturne pour les Pays-Bas, Frédéric-Guillaume de Brandebourg pour l’Allemagne, Roger Williams pour la Nouvelle-Angleterre, Olivier Cromwell pour la Grande-Bretagne et Etienne Bocskay pour la Hongrie. Le nom de Marie Dentière a été ajouté, en 2002, sur le côté de la stèle dédiée à Zwingli. L’inscription est discrète pour l’unique nom de femme figurant sur ce monument… Deux autres femmes, qui ont participé à l’essor du protestantisme à Genève, figurent sur un bas-relief du Monument : Henriette Bonna dite Baudichon, qui a milité pour la diffusion des idées protestantes, et Claudine Levet qui était prédicatrice.
Noms de rue genevoises
Les noms de plusieurs rues, avenues ou quais – De-Candolle, Trembley, Turrettini, Micheli-du-Crest, Pierre-Fatio – témoignent que Genève est devenue la terre d’accueil de milliers de familles persécutées pour leur foi. Ces familles ont marqué la ville durablement. D’autres rues genevoises portent les noms de trois des quatre figures représentées sur le Mur des réformateurs : Jean Calvin (il a vécu dans la rue renommée à son nom), Théodore de Bèze et Guillaume Farel.
Le cardon épineux argenté
Bénéficiant d’une « Appellation d’origine contrôlée » (AOC) depuis 2003, le cardon épineux argenté de Plainpalais a été introduit à Genève par des agriculteurs huguenots qui ont fui la persécution pour s’installer à Genève à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Il tient son nom du quartier de Plainpalais, alors essentiellement maraîcher, dans lequel il a été d’abord cultivé avant d’être planté à la Jonction. Les maraîchers genevois continuent à cultiver cette spécialité, servie traditionnellement en gratin à Noël.
Sources :
La Ville de Genève propose un « Sentier culturel » en Vieille-Ville qui vous emmène notamment à la cathédrale, au Musée international de la Réforme, à la terrasse Agrippa-d’Aubigné, au Collège Calvin et à l’Ancien Arsenal.
https://100elles.ch/