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Eglise protestante de Genève

Notre histoire

Héritière du mouvement de la Réforme, l’Église protestante de Genève (EPG) est présente dans la Cité depuis plusieurs siècles. Elle a été fondée suite à l’adoption de la Réforme protestante à Genève, le 21 mai 1536.

Genève adopte la Réforme

Au XVIe siècle, Genève, ville d’Empire, est entourée par les terres du duc de Savoie. Son souverain, un prince évêque, est dévoué aux intérêts du duc. La ville commence à secouer son joug dans les années 1520 en s’appuyant sur un traité de combourgeoisie conclu en 1526 avec Fribourg et Berne, aux termes duquel le duc s’engage à s’abstenir de tout acte de violence envers les Genevois et leur accorde la liberté de commerce.

À la même époque, les idées luthériennes commencent à pénétrer la cité, notamment grâce aux prédications des réformateurs Guillaume Farel et Antoine Froment. Travaillés par ces dernières, les Genevois abolissent la messe en 1535 et adoptent la Réforme le 21 mai 1536.

La même année, Jean Calvin, juriste et humaniste français de vingt-sept ans de passage à Genève est retenu par Guillaume Farel pour organiser la Réforme et mettre en place les institutions permettant à la cité de vivre selon ses principes.

Les débuts sont difficiles et se soldent en 1538 par un échec pour les deux réformateurs qui sont expulsés de la cité. Calvin revient néanmoins à Genève quelques années plus tard, en 1541, et met sur pied une Église inspirée par la Réforme.

Genève, centre de la Chrétienté occidentale

Genève attire un flux considérable de réfugiés de toute l’Europe, fuyant les persécutions religieuses. Ces flux de réfugiés lui donnent aussi une impulsion culturelle et l’élève au rang de « Rome protestante ».

En 1559, Calvin fonde l’Académie de Genève , centre d’enseignement protestant pour la théologie, les lettres et le droit. L’Académie bénéficie d’un rayonnement à l’échelle européenne, de nombreux étudiants issus des pays touchés par la Réforme venant s’y former. Théodore de Bèze en prend la direction. Succédant à Calvin (décédé précocement en 1564), il deviendra une figure dominante à Genève.

EPG/Alain Grosclaude

Voltaire, Rousseau : les Lumières contre l’esprit des religions

Au XVIIIe siècle, époque de Rousseau et de Voltaire, la religion n’est plus le centre des préoccupations. La Constitution de 1794, issue de la révolution de 1792 et de la fin de l’Ancien Régime en 1793, réserve néanmoins encore la citoyenneté aux seuls protestants.

La Restauration et le rétablissement du culte catholique

Occupée par la France en 1798, Genève voit alors le rétablissement du culte catholique romain. La Restauration et l’entrée dans la Confédération en 1815, avec le rattachement de communes sardes et françaises peuplées d’habitants catholiques (les communes réunies), font de Genève l’un des rares cantons suisses confessionnellement mixtes au XIXe siècle.

En 1846, la révolution radicale transforme les structures de l’Église protestante en donnant une plus grande part aux laïques dans la direction de l’Église. En 1873, le gouvernement radical d’Antoine Carteret « nationalise » le catholicisme romain en créant une Église catholique nationale de structure démocratique – l’Église catholique chrétienne -, et chasse le curé Gaspard Mermillod qui souhaitait rétablir un évêché de Genève.

Au XXe siècle, Genève supprime le budget des cultes

À la fin du XIXe et début du XXe siècles, la Kulturkampf (lois sur le sécularisme discutées en Allemagne à la fin du XIXe siècle qui entraînera la perte de son pouvoir par l’Église catholique romaine) engendre de nombreux conflits. Pour mettre fin à ce climat perturbé, le Grand Conseil vote en 1907 la suppression du budget des cultes..

EPG/Eric Roset

En effet, jusque-là, l’État soutenait l’Église nationale protestante et l’Église catholique chrétienne, mais pas l’Église catholique romaine pourtant la plus importante numériquement. Cette séparation de l’Église et de l’État a aussi permis de souligner le caractère laïc de l’État.

Ainsi s’est achevée la transformation de l’institution mise en place par Calvin, transformation qui, de 1842 à 1903, a entraîné l’Église genevoise dans un processus de redistribution du pouvoir entre clercs et laïques, au profit de ces derniers.