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Eglise protestante de Genève

« Quand les fondations sont en ruine, que peut faire le juste ? » (Psaume 11,3)

Question qui ne cesse de revenir dans l’Histoire. Dans l’Histoire des sociétés humaines, comme peut-être, dans la nôtre, en certaines saisons, ou certains seuils. Oui, la vie ne cesse de nous confronter à l’expérience de la perte ; de la privation de « sécurités » en lesquelles nous avions mis confiance et espoir – que ce soit une situation, un lieu, des personnes, de biens, ou un « avenir ». Dans la longue foulée, il n’est pratiquement pas possible d’échapper à l’ébranlement, ou même, à l’effondrement et à la disparition de « ce qui faisait que notre vie tient debout ». Réalité rappelée tout au long de la Bible : « Quel malheur, pour l’humain qui fonde sa confiance dans l’humain ; qui prend l’humanité de chair pour appui… et qui détourne son cœur de l’Éternel ! » (Jr 17,5 ; Es 2,22 ; Ps 118,8…). Ce que Jésus résume de manière radicale : « C’est le Souffle (de Dieu) qui crée la Vie ; la condition humaine (= la « chair ») n’a aucune capacité en elle-même. » (Jn 6,63). Même nos « réserves » ne garantissent pas la longueur de notre vie (Lc 12, 19-20).

Dieu ne cesse de nous demander, par sa Parole, quand nous le laisserons enfin être le Pilier de notre existence. Car c’est en vue de ce fondement-là que ce verset de Psaume nous questionne, tout en ouvrant un chemin de réponse, quelques versets plus loin (11,7) : « Le Seigneur est Juste ; Il aime la droiture – ceux qui marchent avec droiture verront sa Face ». Ainsi, dans les temps de ruine plus encore que dans les temps de paix, la Parole nous enseigne à ne pas « perdre le cap » : peut-être ne s’agit-il pas tant de « faire », dans un premier temps, que de ne pas laisser la ruine gagner notre propre âme. C’est pourquoi Jésus insiste : « Il est nécessaire de prier toujours (en toutes circonstances), sans « perdre cœur » (Lc 18,1) – c’est-à-dire, littéralement, dans la langue des Évangiles, « sans laisser le mal entrer dedans ». Première réponse à toute ruine de l’humain priant : réorienter son cœur vers la Source de tout ce qui est Bon, Beau, et Vrai – pour rester dans la Lumière du Vivant.