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Eglise protestante de Genève

« Le méchant dans son orgueil poursuit les malheureux, ils sont victimes des trames qu’il a conçues. » (Psaume 10,2)

Ce n’est pas seulement le témoignage des millénaires de foi qui nous précèdent : la fréquentation personnelle des Psaumes nous montre, pas après pas, combien ce livre est une école de combat spirituel. Mais pour y persévérer, il y a un « seuil à franchir », que le Christ est venu révéler, et dont les apôtres eux-mêmes témoignent : la foi chrétienne ne cherche la destruction de personne. Pas même des criminels, qui sont confiés eux aussi dans la prière, et pour lesquels la grâce est demandée, selon le principe cardinal : « Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les humains » (Rm 12,7). Alors, puisqu’aucun humain n’est en lui-même un véritable ennemi, restent les ennemis sur le plan spirituel. Ou, pour le dire autrement, au plus près des mots employés dans la Bible, reste la réalité des « souffles contraires » : toutes sortes d’impulsions, d’idées, de pensées ou autres élans qui ne proviennent pas de Dieu, qui ne sont pas inspirés par le Souffle Saint, porteur de Vérité et de Vie (relire Ep 6,12). Or ce Psaume met en lumière les pièges dans lesquels tout humain peut tomber, dès le moment que nous laissons notre cœur se remplir par ce qui est nommé ici, verset après verset : « Dieu n’est rien ! », « Dieu oublie ! »… Oui, par une sorte d’effet domino redoutable, pour finir, autant la « victime » que le « méchant » en viennent à penser la même chose : il ne règne ici-bas que la loi du plus fort, ou du plus malin. Tout n’est que « fraude et violence », comme le dit encore ce Psaume (verset 7). Dans un tel état du cœur, ce ne sont pas seulement les problèmes extérieurs qui nous font violence, mais nos propres pensées. Et c’est là que nous avons à vivre ce combat, rude mais libérateur, pour opposer à ces « idées noires » la Parole de Dieu et la confiance en Sa Lumière qui régénère notre prière : « Seigneur… Tu as vu ! Tu entends ! Les pauvres sont dans ta main ! ». Alors nous comprenons que « le bras du méchant » que nous demandons à Dieu de « briser » (verset 15) est celui de l’emprise des pensées malfaisantes dans notre propre cœur dans les temps où le mal nous trouble. Comme le chantaient les Beatles : « When I find myself in times of troubles… » (Let it Be, 1970).