
« Auprès du Seigneur, je me réfugie » (Psaume 11,1)
Cette Parole brève résume l’essentiel de la foi ; cet essentiel que Jésus nous précise : « Ne laissez pas votre cœur être rongé par l’inquiétude : ayez confiance en Dieu ; ayez confiance aussi en moi ! » (Jn 14,1). Un appel à oser les pas concrets que nous avons à faire, pour passer de la simple « croyance » à la confiance réelle en le Dieu Vivant; le tout premier de ces pas étant d’avoir recours au témoignage des Saintes Écritures ; car elles nous sont données pour « faire brèche » dans toutes sortes de pensées obscures et autres écrans de fumée qui nous font perdre confiance. Oui, comme le dit un autre psaume « Ta parole est une lampe à mes pieds ; une lumière sur mon chemin » (Ps 119, 105). Et cette Parole nous certifie que, quoi que « j’en pense », quel que soit mon état d’esprit du moment, « Il est vivant, le Seigneur devant la Face duquel je me tiens », comme aime le répéter le prophète Elie (1 R 17,1.12 ; 18,10.15).
Ensuite, la seconde assurance que la Parole nous donne est que, en tout temps et en toutes circonstances, nous pouvons nous tourner vers le Dieu Vivant : « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. » dit un autre prophète (Jérémie, 29,13). Le Christ ne nous dit pas autre chose : « La personne qui vient à moi, je ne la mettrai pas dehors » (Jn 6,37).
Reste à « aller au Seigneur ». Et les Écritures nous enseignent qu’il y a deux manières de le faire, qui n’en forment qu’une, de même que nous avons deux jambes, et que le mouvement conjoint des deux nous permet de marcher, et de progresser : (1) Sur le plan intérieur, intime, le mouvement de la foi est le sursaut du cœur rappelé par ce verset du Psaume 11 : chercher refuge en Dieu, exactement comme on court vers un abri sûr en cas d’orage violent. Mais cela peut se traduire aussi : mettre sa confiance concrète en Dieu. Autrement dit, (2) mettre en pratique ce que la Parole du Christ nous enseigne. Par exemple sur l’humilité, la patience, la non-rivalité. Et alors, chemin faisant — mais non sans vertiges – nous découvrons qu’effectivement, notre âme reçoit cette « paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, et qui garde nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ » (Ph 4,7). Un pas après l’autre.